Le vol et ski : le secret pour voler en hiver
Températures négatives dans nos montagnes et sommets enneigés, l’hiver est bel et bien là. Attendez, ne rangez pas tout de suite votre parapente au placard ! Il y a pleins de choses amusantes à faire l’hiver. Avez-vous déjà entendu parler du vol et ski ? Ça tombe bien, c’est le sujet d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que le vol et ski ?
Tout est dans le titre : faire du parapente avec les skis aux pieds.
Décoller à pieds dans la neige peut s’avérer complexe dès lors que l’on s’enfonce dans la poudreuse. Courir est difficile et prendre la vitesse nécessaire pour décoller devient presque impossible.
La solution devient alors évidente : chaussez vos skis, dépliez votre voile et décollez en vous laissant glisser dans la pente, n’est-ce pas fantastique ?
Les pilotes séduits par cette pratique sont plus nombreux chaque année et les inscriptions aux challenges de vol et ski se remplissent de plus en plus vite. Alors pourquoi ne pas vous laisser tenter ?
En quoi consiste le vol et ski ?
Décoller et atterrir avec vos skis aux pieds est suffisant pour qualifier la pratique de “vol et ski”. Cependant, lorsqu’on parle de vol et ski, on fera bien souvent référence aux challenges qui sont organisés par différents clubs et soutenus par divers organismes comme la FFVL, ParapenteMag ou Supair.
Ces challenges se composent de différents ateliers qui font appel à votre précision de pilotage ainsi qu’à votre gestion des basses vitesses : touch & go, slide, touché de jalons, précision d’atterrissage et bien plus encore. Ces exercices sont d’excellents entraînements pour perfectionner votre technique et jouer avec votre aile.
Bien que ces challenges se clôturent sur un classement, ces compétitions sont amicales, ouvertes à tous les niveaux où l’ambiance est à la convivialité !
Des dates sont disponibles tout au long de l’hiver, de décembre à mars, dans de nombreuses stations alpines réparties entre la France, la Suisse et l’Italie. Vous pouvez consulter les dates sur l’affiche officielle du Challenge Vol et Ski 2024 ci-contre ou directement sur le site de la FFVL.
Sans plus attendre, voici nos premiers conseils pour le vol et ski:
Savoir skier avant de vous lancer
Et oui, commençons par le commencement. Si vous n’avez pas encore appris à skier, ce sera la première étape avant de vous lancer.
Bien que vous n’ayez pas besoin d’avoir un niveau de compétiteur pour commencer, il faut cependant être un minimum à l’aise avec des skis aux pieds sans quoi vous risquez de vous faire mal facilement. Savoir skier parallèle vous aidera à ne pas perdre l’équilibre lorsque vos skis entrent en contact avec la neige.
Aussi, vous devrez faire attention à ne pas skier sur votre matériel. Être à l’aise dans le maniement de vos skis vous évitera d’abîmer vos suspentes en passant malencontreusement vos carres dessus, par exemple.
Voler sur des sites officiels
Sans expérience de la pratique, le posé à ski est assez technique et le vachage peut vite s’avérer délicat. Nous vous recommendons de pratiquer sur des sites officiels dont les amménagements vous permettent de voler en hiver. Les stations prévoient généralement un endroit accessible en remontée mécanique pour décoller ainsi qu’un terrain assez large pour poser à ski.
Que ce soit sous un soleil de plomb en été ou sur un manteau de neige en hiver, nous vous recommendons de contacter l’école locale pour obtenir les renseignements nécessaires à une pratique sûre.
Y a t-il un niveau minimum requis pour participer aux challenges de Vol et Ski ?
Pour ce qui est de la réglementation française, nul besoin d’avoir un quelconque brevet pour vous inscrire. Vous avez simplement besoin d’être titulaire d’une licence FFVL en cours de validité et d’être autonome en vol.
Pour pratiquer en Suisse, il vous faudra être titulaire du Brevet Parapentiste.
De manière générale, renseignez-vous sur la réglementation en vigueur dans votre pays afin d’assurer votre sécurité et celle des autres pilotes.
Quel matériel utiliser pour le vol et ski ?
Comme toujours, la réponse à cette question va dépendre de votre niveau et de vos ambitions. Cependant, voici quelques conseils qui s’appliquent dans tous les cas, quelque soit votre profil pilote :
Quels skis utiliser ?
Il n’y a pas de type de skis particulier pour pratiquer le vol et ski, le plus important est d’être à l’aise avec votre matériel et d’avoir des chaussures de ski chaudes et confortables pour que le vol soit agréable.
Skis alpins ou skis de randonnée ? En réalité, cela n’a pas vraiment d’importance. Notez simplement que les fixations de ski alpin sont plus faciles à manipuler tandis que les skis de rando ont l’avantage d’être plus légers, ce qui peut être plus confortable en vol pour éviter d’avoir mal aux jambes à cause du poids au bout de vos pieds.
À vous de choisir où ce que vous préférez !
Attention : quel que soit la paire de ski ou de chaussures que vous utilisez, il est très facile d’accrocher une suspente dans les fixations et crochets de votre matériel.
Lorsque vous êtes au décollage, vérifiez bien que toutes vos suspentes sont bien dégagées et qu’elles ne risquent de se prendre dans aucun obstacle.
À l’atterrissage, essayez de conserver un peu du vitesse le temps d’affaler votre aile derrière vous. Si vous la laissez retomber sur vous, vous risquez de vous emmêler et de skier sur vos suspentes.
Si jamais une ou plusieurs suspentes viennent à passer sous l’un de vos skis, essayez de ne pas mettre de poids sur ce dernier le temps de dégager la suspente délicatement.
Quelle voile utiliser ?
Si vous débutez le vol et ski, votre priorité sera d’apprendre à gérer vos skis pendant le décollage et l’atterrissage, tout en profitant d’un vol contemplatif entre les deux phases. Dans ce cas là, équipez vous d’une voile que vous connaissez bien et qui décolle facilement. Vous pouvez utiliser votre aile habituelle, quelque soit le modèle.
Si vous êtes un peu plus expérimenté et que votre objectif est de jouer à faire toucher les skis, vous pouvez opter pour une aile plus joueuse et maniable. Une voile comme l’EIKO2 répond parfaitement au programme du vol et ski. En plus d’être compacte, et donc, facile à emporter sur les remontées mécaniques, elle vous permettra de vous amuser pendant des heures sur les pentes enneigées.
Zinal Bétrisey Reine Cup 2024 - Vol et ski en EIKO2
Quelle sellette utiliser ?
Vous devrez apporter plus d’attention au choix de votre sellette qu’à celui de votre aile, car elle devra répondre à plus de critères pour être compatible avec le vol et ski.
– Le système de fermeture
Dans un premier temps, les sellettes cocons sont à proscrire. Bien que cela paraisse logique, il est toujours bon de le préciser : en plus d’être plus encombrantes, le speedbag qui traine derrière vos jambes sera inconfortable et désagréable à gérer pendant les phases de ski.
Ensuite, nous vous recommendons d’éviter les sellettes qui s’enfilent sans s’ouvrir. En effet, le volume de vos chaussures de ski rend le passage du pied dans la cuissarde plus délicat. Les nombreux crochets de la chaussure risquent d’accrocher le tissu et de le déchirer si vous ne vous en rendez pas compte. Privilégiez donc les sellettes qui s’ouvrent pour une utilisation plus confortable et moins risquée (boucles ou mousquetons).
– La protection
Bien que de nombreuses personnes pratiquent le vol et ski avec une sellette string, nous vous recommendons vivement de conserver une protection sous-cutale pour votre sécurité. Puisque le vol et ski se pratique souvent proche du sol, il est important de se protéger en cas d’impact.
Si vous avez le choix entre une sellette airbag ou moussebag, voici les éléments à prendre en compte :
- La protection airbag est moins encombrante, ce qui est un atout pour le vol et ski où vous aurez besoin d’emprunter les remontées mécaniques.
Attention, tout comme le sable, la neige peut s’inflitrer par les écopes de l’airbag, vous vous retrouvez alors avec de la neige à l’intérieur de ce dernier. Cela peut impacter l’efficacité de la protection, il faut donc veiller à ne pas trop faire trainer votre sellette dans la neige et vérifier régulièrement que votre airbag est bien vide. - A contrario, une sellette moussebag ne risque pas d’être impactée par la neige. En revanche, elle est plus encombrante et vous risquez d’avoir du mal à prendre les remontées mécaniques à cause de la mousse de protection.
De manière générale, on préférera du matériel facile à manipuler pour le vol et ski. La compacité est un avantage, mais elle ne doit pas être prioritaire au point de faire une croix sur la sécurité. Gardez à l’esprit que vous volerez souvent proche du sol et qu’il est important de vous protéger.
La RADICAL4 est un bon exemple de sellette de vol et ski : compacte et facile à manipuler, vous restez libre de vos mouvements tandis que son airbag vous assure un haut niveau de sécurité passive en vol.
Points d’attention
Quelque soit le matériel que vous choisissez, il faut dans tous les cas faire attention à la neige et la glace. Comme nous l’avons mentionné plus haut, de la neige peut s’infiltrer dans la protection, mais pas seulement.
Après une journée de vol et ski, pensez à vérifier la poche de votre parachute de secours : vérifiez qu’aucune neige ne soit entrée ni dans la poche, ni dans le parachute. Si vous constatez que votre parachute est humide, dépliez-le pour le faire sécher et repliez-le une fois sec tout en vous assurant que la poche est sèche elle aussi.
Lorsque vous réalisez votre prévol et que la sellette est posée à même la neige, il peut arriver que de la glace se forme sur les mousquetons, ce qui risque d’entraver la bonne fermeture de ces derniers. Lorsque vous vous installez dans votre sellette, il est impératif de vérifier que vos mousquetons sont correctement verrouillés.
– Quels accessoires sont utiles pour le vol et ski ?
Le poufbag : voler en station vous permet d’enchaîner les rotations en empruntant les remontées mécaniques mais cela vous oblige à plier votre aile dans la neige à plusieurs reprises, ce qui n’est pas très agréable. De plus, plier à répétition rend le matériel est humide et il y a plus de risque que la neige s’infiltre dans les caissons. Pour toutes ces raisons, nous vous conseillons d’utiliser un sac poufbag comme le STORAGE SOLO 2 qui vous permet de ranger rapidement et simplement votre voile en bouchon entre deux vols.
Si votre sellette est lourde ou volumineuse, nous vous conseillons d’utiliser un poufbag à bretelles pour pouvoir porter facilement l’intégralité de votre matériel et pour qu’il ne vous encombre pas dans les phases de ski.
Si vous êtes équipé d’un sellette type string, vous pouvez vous contenter d’un petit poufbag pour y ranger votre aile et garder la sellette sur le dos. Attention toutefois à ce qu’aucune sangle ne se coince dans un télésiège par exemple.
Pas de bâtons de ski : C’est logique puisque vous ne pourrez pas piloter avec vos bâtons dans les mains. En revanche, assurez-vous de savoir skier sans bâton car il n’est pas rare de devoir descendre un bout de piste pour rejoindre le décollage depuis le haut des remontées mécaniques.
De l’eau : le froid à tendance à nous faire oublier la sensation de soif. Pourtant, aussi bien en été qu’en hiver, le corps a besoin de rester hydraté ! Pensez donc à glisser une bouteille d’eau dans votre sellette. Étant donné que les températures sont souvent négatives en station de ski, nous vous déconseillons d’utiliser une poche à eau car l’eau risque de geler dans le tuyau.
S’habiller pour le vol et ski
Voler en hiver nécessite de se préparer à affronter les basses températures. Toute la complexité de s’habiller pour le vol et ski est de se protéger du froid tout en choisissant des vêtements qui peuvent évacuer la transpiration. Pour ce faire, vous pouvez vous baser sur la méthode des 3 couches, fréquemment utilisée pour les sports en plein air :
- 1ère couche: évacuer la transpiration
La première couche est la plus près du corps, contre votre peau. Il s’agît généralement d’un tissu technique respirant dont le rôle est d’évacuer la transpiration que vous produisez lors d’un effort physique. Ainsi, vous évitez de vous retrouver avec un habit mouillé qui participe une sensation de froid.
- 2ème couche : vous isoler du froid
Une fois l’humidité évacuée par la première couche, il vous faut maintenant vous protéger du froid. Cette couche fonctionne en retenant l’air chauffé par votre température corporelle dans le tissu, c’est la raison pour laquelle plus votre 2ème couche sera épaisse, plus vous serez maintenu au chaud.
- 3ème couche : se protéger des intempéries :
La dernière étape pour vous habiller efficacement pour le vol et ski est de vous protéger des caprices météo, que ce soit le vent ou la neige. Il vous faut donc une couche imperméable et coupe-vent pour finaliser votre tenue.
Une fois ces 3 couches superposées, vous pourrez faire face aux conditions météorologiques imposées par la pratique du vol et ski. Vous pouvez bien sûr adapter le nombre de couches en fonction des conditions que vous rencontrez.
- Pantalon de ski : Tout comme pour vos journées de ski habituelles, vous pouvez utiliser votre pantalon, voire votre combinaison de ski. Si les températures s’annoncent très froides, pensez à ajouter un collant thermique en sous-couche de votre pantalon pour conserver plus efficacement la chaleur.
- Les gants : S’ils sont déjà recommandés toute l’année, quelques soient les conditions, les gants sont absolument indispensables l’hiver. Les extrémités tels que les mains et les pieds sont les premières parties du corps à subir de plein fouet les effets du froid. Choisissez donc des gants assez épais qui vous maintiennent bien au chaud.
À noter : des gants très épais peuvent rendre la prévol difficile à réaliser et compliquer le pilotage s’il sont trop gros pour passer dans les poignées de frein. Pensez à prendre une paire de sous-gants afin de pouvoir manipuler confortablement votre matériel.
- Casque et bonnet : Si vous volez avec un casque tel que le Supair PILOT, pensez à monter les oreillettes du casque pour vous tenir chaud. Si vous êtes du genre frilleux et que la taille de votre casque le permet, vous pouvez envisager d’enfiler un bonnet en dessous pour retenir plus efficacement la chaleur.
Important : après chaque journée de vol et ski, n’oubliez pas de sortir votre matériel pour le faire sécher. Même s’il n’est pas plein de neige, le tissu retient l’humidité et doit être aéré pour que cette dernière puisse s’évacuer.
Ce conseil est valable pour l’intégralité de votre matériel : voile, sellette et secours.