Portrait – Christophe Dumarest
CHRISTOPHE DUMAREST
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
CD : J’ai l’habitude de dire que je suis né dans un sac à dos. Mes parents et surtout mon père étaient des pratiquants chevronnés. Même si j’aurais parfois préféré passer mes week-ends à Walibi, j’étais tout le temps en montagne. J’ai commencé le ski alpinisme à 6 ans et avant 10 ans j’avais déjà une jolie liste de courses dont un sommet de plus de 4000m.
Aujourd’hui je partage mon temps entre mon métier de guide, de rédacteur et celui de conseiller technique pour différentes marques.
Quand et comment as-tu appris le parapente ?
CD : J’ai fait mes premiers vols parapente et en delta avec mon père quand j’étais tout petit. Il faisait partie des rares à voler au col de la Forclaz dans les années 80. C’est finalement assez tard que j’ai franchi le pas pour m’y mettre sérieusement, j’avais pourtant juré de ne pas craquer avant 60ans (le bon âge pour avoir du temps et prendre le risque de se faire mal, même s’il n’y a pas d’age !!). Je n’ai pas appris à voler de la manière la plus académique qui soit. En effet se sont des amis, des pilotes exceptionnels qui m’ont formé. L’apprentissage s’est fait dans les champs qui entourent mon village de Dingy Saint Clair. Avec eux, j’ai ainsi pu bénéficier d’une formation accélérée, mais l’apprentissage ne sera jamais terminé. Le peu que je sais je leur dois.
Quelle est ta pratique du parapente ?
CD : Ma pratique est directement associée à la montagne. Je me sers encore davantage du parapente pour descendre que pour monter. Néanmoins le concept de traversée, d’itinérance et autres vols bivouacs qu’offrent le parapente me semble infini, notamment avec le développement des nouveaux outils toujours plus sûrs et plus performants. L’expérience du vol thermique aussi est addictive et je me méfie de moi-même et de mon rapport à l’engagement « les grandes audaces font souvent les petites carrières ».cit Livanos.
As-tu un souvenir marquant de vol à nous partager ?
CD : Mes deux vols du sommet de l’Aiguille du Midi avec un décollage côté nord restent marquants. Le premier en 2010 en biplace avec Philippe Barnier, effectué de nuit, et à l’issue d’un parcours exceptionnel dans le massif du Mt Blanc (six jours d’enchainement sur les traces de Walter Bonatti), avec un atterrissage en mode phares de voiture! Le second en solo et où le survol des aiguilles de Chamonix en hiver m’a paru complètement surréaliste. Seul dans un ciel et un environnement digne de Samivel.
Je garde un souvenir plus mitigé d’un décollage par effet de « foehn » du sommet du Mont Blanc.
Quels sont tes projets à venir (parapente et hors parapente) ?
CD : L’expérience des derniers événements liés au confinement me conforte dans l’idée que les aventures doivent se vivre de manière encore plus locale. Que nous devons davantage être à la recherche de nouveaux regards plus que de nouvelles destinations lointaines. Qu’en revisitant une carte IGN et en faisant preuve de créativité on peut vivre encore de très belles choses en allant peut-être beaucoup moins loin. Je rêve de mêler un enchainement alpin logique avec l’aide du parapente.
Contact :
www.christophedumarest.com